Quatre cadres sur dix ont eu envie de démissionner ces derniers mois et 68% ont l’intention de réaliser une situation de mobilité
L’Ifop a mené pour Freelance.com, à la fin du mois de décembre dernier, une 3ème vague du baromètre sur les aspirations des cadres du privé. Les précédentes vagues ont été menées en 2018 et 2019.
«Avoir un bon équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle» (36%) et «avoir le sentiment de faire un travail utile» (23%) demeurent les critères permettant de s’épanouir professionnellement les plus cités.
Ils sont même plus cités qu’en 2019 (respectivement +3 et +2 points).
Deux critères, liés à l’évolution, sont en recul: -4 points pour «pouvoir évoluer dans la hiérarchie» (9%) et -2 points pour «pouvoir changer de métier ou d’activité durant votre carrière» (6%).
Cependant, la crise a un impact sur différents aspects de la vie professionnelle:
. Si 27% des cadres estiment que «leur équilibre vie privée – vie pro s’est dégradé», 33% pensent qu’il «s’est amélioré», et 40% qu’il ne s’est «ni amélioré, ni détérioré».
. 34% des cadres considèrent que «leur sentiment d’utilité au travail s’est dégradé», contre 22% «amélioré» et 44% «ni amélioré, ni détérioré».
. 46% des cadres considèrent que «leur motivation s’est dégradée», contre 13% «amélioré» et 41% «ni amélioré, ni détérioré».
Les cadres manifestent également des envies de changement :
. 40% affirment «avoir eu envie de démissionner ces derniers mois», que ce soit pour un autre emploi dans le même secteur d’activité ou dans un autre secteur toujours en tant que salarié ou bien pour exercer une activité avec un autre statut que celui de salarié.
. 68% des cadres ont l’intention de réaliser au moins une des situations de mobilité suivantes au cours des deux prochaines années : changer de poste (dans la même entreprise ou dans une autre entreprise), de métier, de statut (quitter le statut de salarié), ou réaliser une mobilité géographique.
Le terrain de l’étude ayant été réalisé du 21 au 28 décembre, 74% des interviewés déclarent pratiquer actuellement le télétravail un ou plusieurs jours par semaine, dont 34% «tout le temps», tandis que 26% déclarent télétravailler «jamais ou occasionnellement».
Le télétravail à temps plein concerne davantage certains profils : les femmes (39%, +5 points vs la moyenne), les 50 ans et plus (40%, +6 points), le secteur des Services (44%, +10 points) et notamment les cadres qui évoluent dans le domaine Information et communication (57%, +23 points), et la majorité de ceux qui télétravaillaient au moins un jour par semaine avant la crise sanitaire (53%, + 19 points).
A l’avenir, 78% des cadres sondés aspirent à «télétravailler au moins un jour par semaine». Cette proportion est d’autant plus importante chez les professionnels qui n’exercent pas de fonction d’encadrement (84%), les cadres du secteur des services (83%), ceux des entreprises de 250 salariés et plus (84%) et les franciliens (85%).
La fréquence idéale serait de «2 jours par semaine» (pour 35% des cadres du privé), contre «3 à 4 jours par semaine» (pour 19%), «1 jour par semaine» (pour 17%) et «tout le temps» (pour 7%). A l’inverse, 22% souhaitent recourir au télétravail « jamais ou occasionnellement ».
Méthodologie:
. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto administré en ligne du 21 au 28 décembre 2020.
. Echantillon de 1004 personnes, représentatif de la population cadre du privé âgée de 18 ans et plus.
. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas ( âge, profession de la personne interrogée, secteur d’activité) après stratification par région.
Emmanuel Charonnat
Ce qu’il faut retenir
. Avoir un bon équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle (36%) et avoir le sentiment de faire un travail utile (23%) sont toujours les 2 premiers critères permettant de s’épanouir professionnellement
. 46% des cadres considèrent que leur motivation s’est dégradée, contre 13% qu’elle s’est améliorée
. 40% des cadres ont eu envie de démissionner ces derniers mois et 68% des cadres ont l’intention de réaliser une situation de mobilité (géographique ou changer de poste, de métier, d’entreprise ou de statut)
. Le télétravail à temps plein (34% des cadres) concerne davantage les femmes, les 50 ans et plus, le secteur des Services et notamment ceux qui évoluent dans le domaine Information et communication
. A l’avenir, 78% des cadres sondés aspirent à télétravailler au moins un jour par semaine et la fréquence idéale serait de «2 jours par semaine» pour 35% des cadres du privé
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