Sondages : l’impact de l’écriture inclusive sur la présence à l’esprit

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Les formulations inclusives ou épicènes permettent de donner jusqu’à deux fois plus de place aux femmes dans les représentations spontanées

Il n’est pas facile de réaliser une étude sur l’écriture inclusive, car il faut arriver à définir ce dont il s’agit et la formulation de la question posée aura une incidence forte sur les réponses.
Dans une étude réalisée par Harris Interactive les 11 et 12 octobre dernier, elle est définie comme « la volonté d’utiliser le genre féminin autant que le genre masculin à l’écrit, via notamment la féminisation des noms de métiers et l’usage du féminin et du masculin plutôt que du masculin générique ». Avec cette définition et la citation d’exemples, 75% des sondés (79% des femmes et 71% des hommes) se disent plutôt favorables à l’écriture inclusive de manière générale.

 

On pensera ce qu’on veut de ce résultat…
Une autre partie de l’étude a davantage attiré mon attention :

Avant d’être interrogées sur l’écriture inclusive, les répondants ont été invitées à citer des personnalités, de façon totalement ouverte. Et chaque tiers de l’échantillon était exposé à une formulation différente :
. l’une genrée, le masculin l’emportant sur le féminin ;
. l’une inclusive, mentionnant à la fois le féminin et le masculin ;
. la dernière épicène, utilisant la périphrase (« des personnes qui… »), ce qui permet de désigner autant un homme qu’une femme.
Dans chacun des cas, les personnes ayant été exposées aux énoncés genrés, tels que « citez deux présentateurs du journal télévisé » ou « citez deux champions olympiques » ont davantage cité uniquement des hommes, tandis que les personnes ayant vu les autres formulations ont systématiquement mentionné davantage de personnalités des deux sexes, voire uniquement des femmes.

Invitées à citer spontanément des figures du journal télévisé, les personnes interrogées nomment plus de femmes lorsqu’elles sont confrontées à une formulation épicène.

 

Invitées à citer spontanément des figures littéraires, les personnes interrogées nomment deux fois plus de femmes lorsqu’elles sont confrontées à des formulations inclusives.

 

Et enfin, invitées à citer spontanément des figures sportives, les personnes interrogées nomment près de deux fois plus de femmes lorsqu’elles sont confrontées à des formulations épicènes.

 

Avec cette expérience, Harris Interactive constate que les formulations inclusives ou épicènes permettent de donner jusqu’à deux fois plus de place aux femmes dans les représentations spontanées.

 

Cette étude a été réalisée en ligne les 11 et 12 octobre 2017, auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La méthode des quotas et un redressement ont été appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

Emmanuel Charonnat


Ce qu’il faut retenir

. 75% des sondés se disent plutôt favorables à l’écriture inclusive de manière générale, selon la définition qu’en donne Harris Interactive 

. Les personnes exposées à une formulation genrée, telle que « citez deux champions olympiques » citent davantage uniquement des hommes

. Les formulations inclusives ou épicènes permettent de donner jusqu’à deux fois plus de place aux femmes dans les représentations spontanées


Lire aussi :

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Accès aux résultats de l’étude Harris Interactive

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